Épargne de précaution : indispensable ou superflue ?

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Avant même de penser placements, Bourse ou projets d’investissement, une règle d’or s’impose : constituer une épargne de précaution. 

 

Ce « matelas de sécurité » est la base de toute stratégie financière saine. Pourtant, nombreux sont ceux qui l’ignorent… jusqu’à ce que le chauffe-eau rende l’âme, qu’un licenciement survienne ou qu’un imprévu coûteux vienne déséquilibrer le budget. Voici pourquoi et comment bâtir une réserve d’urgence solide et adaptée à votre profil.

Une épargne pour l’imprévu, pas pour les projets
L’épargne de précaution – ou « fonds d’urgence » – a un objectif clair : faire face aux aléas du quotidien sans s’endetter ni perturber ses investissements à long terme. Il ne s’agit donc pas de financer la pose d’une porte blindée ou l’achat d’une pompe à chaleur, mais bien de pouvoir intervenir rapidement si la porte ne s’ouvre plus ou si la chaudière lâche du jour au lendemain.
Ce coussin financier vous permet également d’absorber un choc temporaire sur vos revenus : un retard d’indemnisation après un licenciement, une mission annulée pour un freelance, une dépense de santé non couverte… Autant de raisons de disposer, à tout moment, de plusieurs milliers d’euros facilement mobilisables.

Quelle somme faut-il mettre de côté ?
C’est la question clé. Les spécialistes de la gestion patrimoniale s’accordent à recommander de mettre de côté l’équivalent de 3 mois de salaire ou de 6 mois de dépenses courantes, en retenant la formule la plus prudente.
👉 Exemple : si vous gagnez 10 000 € par mois et dépensez 4 500 €, 3 mois de salaire représenteront 30 000 €, et 6 mois de dépenses, 27 000 €. Il sera alors plus prudent de viser les 30 000 €.
👉 À l’inverse, si vos revenus sont de 5 000 € et vos dépenses de 4 500 €, mieux vaudra viser les 27 000 € que représentent 6 mois de charges.
Ce calcul simple est une bonne base… à condition de l’ajuster à votre profil.

Ajuster selon votre tempérament et votre situation professionnelle
Deux facteurs sont à prendre en compte : votre appétence au risque et votre statut professionnel.
• Un profil prudent, anxieux face aux aléas, préférera constituer une épargne de précaution plus généreuse, quitte à immobiliser des fonds sur des supports peu rémunérateurs.
• Un profil plus audacieux pourra, à l’inverse, se contenter d’un fonds d’urgence réduit, misant sur sa capacité à réallouer une partie de son épargne investie en cas de pépin.
 

Votre profession joue également un rôle central. Un salarié en CDI pourra se contenter d’une réserve couvrant 3 mois de dépenses. Un travailleur indépendant ou un intérimaire, confronté à une plus grande variabilité de revenus, devra viser une couverture plus longue, pouvant aller jusqu’à 9 mois de dépenses, voire davantage.

Une sécurité indispensable, même quand tout va bien
Certes, il n’est jamais très excitant de placer plusieurs milliers d’euros sur un livret A ou un compte de dépôt faiblement rémunéré. Pourtant, cette épargne de précaution est la clé de voûte de votre sérénité financière. Elle vous évite de puiser dans vos investissements ou de recourir à un crédit coûteux en cas d’urgence.
En clair : l’épargne de précaution n’est pas un luxe, c’est une base. Sans elle, tout le reste de votre stratégie patrimoniale repose sur du sable.